
Le sommet de la colline qui domine le
village à l'ouest, est occupé par les ruines du château de Saillon
qui fut incendié en 1475. Auparavant, cette forteresse, bien placée
entre les terres épiscopales de Sion et Martigny, joua un rôle
important dans les luttes acharnées qui vers le milieu du XIIIe
siècle mirent aux prises la Savoie et l'évêché de
Sion.
Un système défensif complexe
Pour s'adapter au
terrain, les constructeurs de l'ensemble défensif de Saillon durent
faire preuve d'originalité. Le château (A) dont il ne reste que des
ruines se trouve sur une étroite arrête rocheuse. Côté ouest, un
mur de défense le relie au donjon (B) dit « Tour Bayart »
Ce mur se prolonge encore vers l'ouest, puis, au bord d'un
escarpement, vire au sud ; il forme alors une ligne de
protection renforcée par trois demi-tours (C, D et E) reliée par un
chemin de ronde. A l'est, un rempart qui existe encore
intégralement enserre le bourg qui ne renfermait que des maisons
d'habitation, les granges et les écuries se trouvant « hors
les murs ».Le flanc septentrional, le plus exposés à cause de
la configuration du sol, est défendu par un mur d'enceinte renforcé
par cinq demi-tours (F) le long duquel on avait creusé un fossé
aujourd'hui comblé et remplacé par une route. Le mur méridional (G)
était dépourvu de tours et le rempart sud-est (H) abritait une
poterne (K) et était renforcé par une échauguette (L). D'anciens
bras du Rhône et l'ancien cours de la Salentse engendraient au pied
de la colline une zone marécageuse (M) qui facilitait la défense du
front sud.
